Que penser de la chrononutrition ?
La chrononutrition ne serait pas à proprement parler un régime, ce qui lui donnerait déjà un bon point pour les diététiciens qui comme moi préconisent une approche respectant la différence de chacun. Il s'agit en premier lieu d'un constat médical que l'on doit au Dr Delabos en 1986, sur le comportement du métabolisme humain; cela s'inscrit dans le progrès des connaissances médicales quand aux rythmes et aux cycles de notre corps. Ces progrès sont à mettre en parrallèle avec le progrés de la prescription des médicaments, on sait effectivement que selon les heures, l'efficacité d'un médicament varie. La chrononutrition part de la connaissance des substances secrétées par notre organisme (enzymes, hormones, insuline ...) à différents moments de la journée, notamment concernant l'ingestion des sucres et l'activité digestive. Elle vise à mettre en phase notre alimentation avec ces cycles enzimatiques et hormonaux de manière à en optimiser la bonne absorbtion et ainsi diminuer la transformation en graisses.
Se baser sur l'horloge biologique, semble de prime abord un principe séduisant... à l'heure ou la tendance est au bio, respecter la biologie de l'organisme tout comme celle de la nature irait forcément dans la bonne direction ...
Oui mais, il convient d'être vigilent, car les révolutions en matère de régime ne durent souvent que le temps d'un été. Les découvertes à l'origine de la chrononutritions sont certainement importantes et remonte à une trentaine d'années, mais ne faisons pas l'amalgame entre la découverte et le régime lui même.
En premier lieu la chrononutrition ça ressemble au bon sens :
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Manger les graisses le matin
- Manger sucré au gouter
- Manger léger le soir
Cela ne contredit en rien le discours classique, qui recommande d'éviter le grignotage, de manger bien le matin ...
Bien sur la chrononutrition a des arguments plus précis plus détaillé voire plus contraignant... cela semble même personnalisé avec le morphotype ... se basant sur votre morphologie et la repartition des masses graisseuses.
Au final vous allez me dire ok ok, mais c'est bien ou pas la chrononutrition ?
Si la question est de savoir si vous perdrez du poids, la réponse est oui c'est possible, mais c'est l'effet de tous les régimes, et c'est plutôt la suite qui compte ...
Est-il acceptable par tous ? n'y a t-il pas de frustrations... comme pour d'autres régimes ? Et là ça devient plus douteux...
A mon avis la perte de poids est temporaire et le sempiternel effet yoyo pointe le bout de son nez; car il s'agit au final bel et bien d'un régime, et comme tous les régimes à chaque fois il nous arrive un nouveau messie, un coup c'est Montignac, un coup Ducan et je pense que le régime qui s'étale dans les magazines, dans un best sellers, et sur des sites commerciaux, reste avant tout un commerce, une machine marketing dont il convient de se méfier.
Comme tous les régimes il a de gros inconvénients, dont la lassitude alimentaire et le manque d'adaptation à la personne, car nos différences dépassent la simple répartition de nos masses graisseuses ! Le métabolisme de chacun se modifie selon notre façon de vivre, notre temps de sommeil et notre activité dans la journée; nos besoins psychiques sont parfois en contradiction avec nos besoins physiologiques; Si le défaut de sédentarité est notre dénominateur commun, qu'en est t-il de nos différences ? Comment ce type de régime arriverait-il à les prendre en compte ? Se baser sur les cycles de l'organisme pour améliorer l'alimentation est certainement un bon principe mais cela est insuffisant pour rééquilibrer de façon durable la façon de se nourrir.
Appliquer une recette uniformisée est toujours un leurre, souvent même un danger véritable et pour ce régime à la mode comme pour les précédents et probablement ceux qui suivront, nous ne pouvons que citer le communiqué de l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) :
« Les pratiques des régimes amaigrissants, en particulier lorsqu’elles sont répétées dans le temps, sont délétères pour l’intégrité du capital osseux (masse osseuse, ... et risque de fracture) : […] pour une perte de poids de 10 %, il est observé en moyenne une diminution de un à deux pour cent de la densité minérale osseuse. La reprise de poids concerne 80% des sujets après un an et augmente avec le temps. »